Des objets archeologiques d'epoque gallo-romaine, merovingienne et de la Premiere Guerre Mondiale, ont ete etudies afin de mieux comprendre les mecanismes de corrosion a long terme du fer dans les sols. Cette etude se rattache a la thematique 'analogues archeologiques' du programme de l'Agence nationale pour la gestion des dechets radioactifs (ANDRA) sur le stockage des dechets de haute activite a vie longue en couche geologique profonde. Les vestiges archeologiques base fer, permettent ainsi de contribuer a la prevision du comportement de conteneurs ou surconteneurs de dechets, qui seraient realises en fer ou en acier non ou faiblement allie. Une double approche a ete suivie: - la caracterisation physico-chimique des produits de corrosion, notamment par spectroscopie Raman; - l'etude du comportement des couches de corrosion identifiees au moyen de methodes electrochimiques. Si le materiau metallique est different entre objets anciens (ferrite) et vestiges de 1914-1918 (aciers hypoeutectoides), on retrouve les memes phases stables dans leurs produits de corrosion: oxydes et oxy-hydroxydes de fer essentiellement. D'un point de vue macroscopique, ces produits s'etagent en deux couches: interne et externe, cette derniere contenant des marqueurs du sol. Au microscope, une structure composite complexe apparait. La goethite a-FeOOH, toujours presente, est frequemment au contact direct du metal. La vitesse de corrosion moyenne pendant l'enfouissement, deduite des epaisseurs de couches, traduit un ralentissement important de la corrosion au dela de la premiere phase d'abandon, de l'ordre du siecle. L'etude electrochimique a montre le role preponderant des phenomenes de transport dans les pores des couches de corrosion. Le comportement du systeme metal - couche interne est correctement traduit par un modele d'electrode poreuse (theorie de De Levie). Malgre sa porosite, la couche interne s'avere protectrice, entrainant une diminution de la vitesse de corrosion d'un facteur 10. (auteur)